Le cadeau de Siby

**charlito** Jeu 9 Sep - 11:11

Charlito n'avait plus qu'une idée en tête qui tournait à l'obsession, une fille lui tournait la tête, une fille que dis-je une femme, une vraie, une démone au charme ravageur et aux courbes démoniaques.
L'enfant bien qu'inexpérimenté dans la manière de faire la cour chez les adultes ne comptait nullement renoncer. Sa prochaine bataille serait sentimentale, et pour cela il n'y avait pas meilleur conseillère que Tata Shinny.

Après avoir exposé les faits, tout gêné et rouge comme une pivoine, à sa confidente, l'enfant fût soulagé quand Shinning le souleva, lui fit un bisou et lui dit :

En route mon Charli, partons à la conquête du cœur de cette Sibyllina!

La première étape : le cadeau.

Hé oui Charlito n'était pas au courant des us et coutumes des grands, qui, de toute évidence, étaient bien plus compliqué que dans sa réalité enfantine.
Naturellement il pensa à un dessin, Shinning lui rétorqua que c'était trop évident.

Une dent d'orc alors ?
On offre pas ça à une jolie demoiselle voyons Charli !
Bha quoi alors ? quoi ? qu'est ce qu'on offre aux filles ? C'est compliqué les filles !
Hmm, ... pour Sibyllina qui est une succube, je verrais bien un collier en perles de lave

Charlito dévisage Shinning, l'air complètement abasourdi

Bha, va pour le collier en perles de laves alors, mais faut que tu m'accompagnes pour aller l'ach'ter, moi les grands y'm'prennent po au sérieux ! fait la moue
Et si tu lui faisais toi même
Moi même ? tout seul ? mais je sais pas faire !
Suis moi, je vais te montrer

Et ni une, ni deux, Shinning s'élance en entrainant Charlito dans les bas fonds de la caverne des Naffreux, là ou dort le volcan qui fait office de chauffage centrale pour la p'tite troupe.

Hep hep hep, pas si vite toi, faut t'habiller avant, tu vas pas toucher la lave avec tes p'tites mains, sinon c'est un collier d'osselets avec ce qu'il reste de tes 'ti doigts que tu pourras lui offrir à ta belle.

Charlito se laisse faire tandis que Shinning lui enfile une improbable tenue argentée deux fois trop grande pour lui dans laquelle il nage totalement.

Maintenant regarde moi faire une fois, et ensuite c'est toi qui fais tout tout seul comme un grand! Si tu veux cette fille, t'as intérêt à ne plus faire l'enfant !

Le gamin regarde son institutrice d'un jour prélever avec délicatesse de la lave à l'aide d'une pince et faire couler la mixture gluante dans un moule en forme de perle. Une fois la perle légèrement solidifiée, l'elfe la transvase dans un nouveau récipient contenant des pigments.

Voila Charli, c'est simple tu vois ? Tu fais comme je viens de faire et ensuite tu mets ta perle dans le récipient contenant la couleur qui te plait, c'est d'accord ?

Le gnome acquiesce : D'accord Shinny !

Maladroitement, l'enfant enchaine les perles alternant les dorées et les rouges ambrées. Chaque perle réussie est une véritable petit miracle. Charlito avec sa tenue trop grande et sa pince trop lourde trime comme un damné. Réussir à prélever de la lave est une chose déjà bien peu aisée, mais ce n'est pas tout, ensuite il faut guider l'énorme outils, de deux gnomes et demi de long, qui contient le peu de lave prélevé vers le moule pour remplir un creux pas plus large qu'un ongle de gnome. Inutile de vous dire que dans la majorité des cas, la lave prélevée atterrissait partout sauf dans le moule et d'ailleurs régulièrement il fallait aller chercher une nouvelle pince, l'ancienne ayant sombré dans le lac de lave,ou laver la tenue de l'enfant recouverte du liquide visqueux.

Une fois un sot de perle rempli, Charlito appelle Shinning. Évidemment l'enfant en a trop fait, mais bon il est amoureux, donc rien de moins étonnant.

C'est bien Charli, maintenant il faut que tu assemble le collier!

L'elfette tend un fil solide à l'enfant qui s'élance dans la confection de l'objet qui il l'espère lui offrira l'accès au cœur de sa succube.

5 dorées ... 1 rouge ... 4 dorées ... 2 rouges ... 3 dorées ... 3 rouges .. 2 dorées ... 4 rouges ... 1 dorée ... rouge, rouge, rouge, rouge, rouge .... rouge rouge rouge ... 1 dorée ... 4 rouges ... 2 dorées ... 3 rouges ... 3 dorées ... 2 rouges ... 4 dorées ... 1 rouge ... 5 dorées ... FINIIIIIIIIIIIIIII !!!!

Shinning accourt pour voir le résultat de son apprenti.
Dis, tu penses qu'il est assez grand pour Siby, parce qu'elle est super grande, p'i j'veux po que le collier l'étrangle! Avoir une amoureuse morte ... ça craint ! fait une grimace

Je pensais rajouté un diamant au milieu pour qu'il tombe au centre de sa poitrine ! Dis t'en penses quoi ?

Le gamin trépigne d'impatience ce qui fait sourire Shinning

Il est très joli ton collier, je vais l'essayer, comme ça on va voir si il est à la bonne taille ! Mais t'es sûr que tu veux mettre un diamant au milieu et pas un rubis plutôt, tu sais Siby, c'est une succube hein, elles aiment les rubis elles !

Charlito met son doigt là ou il prévoit que tombe le diamant

Hmm, nan ! pas un rubis, il y a déjà plein de perles rouges ambrées ! Un diamant ca sera parfait comme pendentif d'abord ! Il tombe juste la où il faut, au début de tes nénés

D'accord, comme tu voudras Charl, il est très joli en tout cas ton collier, t'as les sous pour le diamant ?

Charlito dépose une petite bourse qui semble bien lourde entre ses mains

J'ai tout ça ! On va chez les grands qui en vendent dit ? hein ?

Shinning sourit, et remplit la bourse d'avantage discrètement.

Oui, oui mon Charli, on y va.

L'elfette fait un bisou sur le front du gamin et ils se mettent en route.
De retour à la taverne, Charlito ajoute le diamant en forme de goute d'eau qu'il vient d'acheter au centre de son collier et le regarde fièrement ! Il se retourne vers Shinning.

Il est beau mon collier pas vrai hein ?!

Mais oui, gamin, il est très beau. Bon maintenant c'est pas tout, il faut lui écrire un p'ti mot à ta cher et tendre, un poème par exemple, je suis sur que Siby, elle adore les poèmes ! Shinning sourit

Charlito dévisage sa confidente comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête

Un poème rien que ça ? Un dessin ça suffisait po ...

Shinning apporte une feuille et un crayon à Charlito

Hop hop hop, aller mon p'ti gars on s'y met

Studieusement l'enfant s'attèle à la nouvelle étape de la conquête de Sibyllina.
Après plusieurs heures, un nombre incalculable de feuilles froissées jonche le sol, deux gommes se sont transformées en poussières, un taille crayons déborde, les mains du gamin sont noircies par la poussière de graphite... L'enfant crie :
SHINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNYYYYYY !!!!

Il tend la feuille à l'elfe et ils la relisent ensemble, corrigent les fautes, reformulent deux trois tournures le stricte minimum, Shinning ne veut pas dépersonnaliser les mots de l'enfant qui bien que maladroit dévoilent totalement ses sentiments.

A toi, Sibyllina!

Jolie dame de la taverne,
Dont le charme n'est jamais en berne,
A ta vue, mon cœur s'emballe
Et devient fou, comme ma balle.

A chaque instant tu me manques,
Au pays des rêves, tu me hantes,
Du monde, à mes yeux, tu es la plus craquante,
Dans la taverne, je t'observe depuis ma planque.

Ton visage m'émerveille;
Ton petit nez en trompette,
Tes fines lèvres au sourire charmeur,
Ton regard taquin me laisse songeur,
Mes bisous sont séduits par tes pommettes.
N'aies pas peur, sur toi, je veille.

Charlito oublie de signer, pressé de déposer ses cadeaux. Il approche à pas de loup de la porte de Sibyllina, y dépose son poème et le collier, toc trois fois à la porte et détalle aussi vite que ses petites jambes le lui permettent.

Sibyllina Luna Jeu 9 Sep - 15:56

Après la nuit agitée de la veille – une folle au regard lubrique et sauvage l'ayant coursée dans toute la forêt jusqu'à, sans trop savoir comment, elle réussisse à la semer (sûrement une vilaine branche bien fourbe qu'elle n'aura pas vue dans son excitation) – Sibyllina s'était recouchée tôt le matin et avait dormi à poing fermé durant une bonne partie de la journée, se souciant peu du décalage que cela lui imposerait durant un temps.

Le soleil était désormais haut dans le ciel et sur sa pente descendante. Sûrement un beau milieu d'après-midi comme ils en avaient depuis quelques jours
Dehors, par la fenêtre de sa chambre qui se trouvait au deuxième étage et d'où passait la lumière aux rayons chauffant sa peau, la succube avait une belle vue sur les environs et, régulièrement, elle se perdait à rêvasser, le front collé contre la vitre. Exactement comme en ce moment précis...

Ses souvenirs récents passaient dans sa tête, ainsi que les visages des personnes rencontrées, ses nouveaux compagnons dont certains promettaient qu'elle ne s'ennuierait pas souvent.
Pourtant... Sa taverne lui manquait. Le sourire de certains de ses clients aussi. Les odeurs, surtout...

Nostalgique, elle se désintéressa du paysage et se dirigea vers le seau d'eau propre et froide à côté d'un grand miroir monté sur une commode en bois aussi massif que sombre. Une table basse portant des linges propres se trouvaient à portée de main.
Elle était dans le plus simple appareil car s'était levée il y a peu. Cinq minutes, tout au plus.
Les cheveux en pagaille, les yeux encore légèrement bouffis du manque de sommeil, la succube s'observait, repérant toutes les petites imperfections que la toilette à venir corrigerait.
La coquetterie... Cela lui avait été particulièrement difficile à apprendre ! Déjà qu'en tant qu'humaine, sa mère ne lui avait jamais rien enseigné dans ce domaine, alors tout découvrir seule, et surtout avec un corps que l'on n'aime pas de prime abord, cela n'a rien d'évident !
Mais bon... La motivation de voir certaines personnes bien précises la suivre du regard avait fini par la convaincre que les efforts pourrait s'avérer payants.

Elle se tourna après quelques instants vers la table basse et attrapa une serviette qu'elle trempa dans le seau afin de commencer à se nettoyer. Ensuite, lorsqu'elle aurait fini, elle se rincerait rapidement les cheveux dans l'eau et userait du shampoing à la lavande pour les parfumer. Puis elle se les brosserait longuement, lentement, les dénouant calmement pour ne pas les abimer. Enfin viendraient la pommade sur ses cornes lustrées, les boucles d'oreille et les ultimes vérifications.
Seulement voilà... Un événement imprévu arrêta ce long travail sur soi. Trois coups avaient été tapés à la porte...

Il lui semblait bien avoir entendu ensuite un bruit de course rapide, comme si un être avec des petites jambes se sauvaient après avoir fait une drôle de blague. Étrange... Que cela pouvait-il bien être ? Pas la folle de la nuit précédente, c'est clair ! Elle aurait défoncé une deuxième fois la porte et Sibyllina aurait dû une nouvelle fois la remettre sur ses gonds, non sans avoir demandé à Throrin une réparation d'urgence.
La curiosité l'emportant, elle attrapa l'autre serviette et l'enroula autour de son torse, couvrant l'essentiel de son corps avec, puis se dirigea vers l'origine du bruit.
La main sur la poignée, elle attendit quelques secondes, cherchant à écouter s'il restait quelqu'un derrière, avant de tourner cette dernière et d'ouvrir la porte.

Rien...
Alors ça...
Une blague ?

Ce n'est qu'en regardant par terre – Et allez savoir pourquoi elle eut cette idée à ce moment précis – qu'elle aperçut un paquet où était posé par dessus une lettre manuscrite.
Se penchant pour les ramasser, elle lança un dernier regard dans le couloir, très surprise, puis referma derrière elle, emportant la missive dans sa main gauche. Pensive... Voilà ce qu'elle était... Et perplexe... Ce n'étaient pas des manières très courantes... Déposer un colis et se sauver ensuite ? Qui pourrait faire une telle chose ?

Allant chercher une chaise et s'installant en face du miroir et à côté du seau dans le but de reprendre sa toilette d'ici peu, elle entama la lecture.
Au fil des mots lus, ses yeux s'agrandirent, jusqu'à finir éberlués.
Charlito... Cela ne pouvait que lui ! Une balle... Elle se rappelait très bien le projectile meurtrier qui avait expiré plusieurs de ses carreaux avant de finir sa trajectoire oblique sur une table, virant du même coup une bouteille en prime.
Elle eut un instant de doute et relut une deuxième fois.
Puis une troisième... Non, ça ne pouvait pas être Sue... Or, à part Sue et Charlito, elle ne connaissait, chez les Naffreux, que ces deux là pour être passés à sa taverne. Et Sue ne jouait vraiment pas avec une balle ! Peut-être avec des crânes ennemis, c'est possible, mais...

La semi-démone posa la lettre sur la table basse et resta à méditer.
Voilà qui était surprenant et... Embarrassant...
Jetant un dernier regard au parchemin, elle nota avec amusement quelques ratures et traces de doigt qui signaient finalement presque mieux que si l'enfant gnome avait ajouté son paraphe. Sûrement avait-il oublié, dans la précipitation... Ou la honte.
Un sourire monta sur ses lèvres.

Sacré bonhomme... Et ça, qu'est-ce donc ?

Elle entreprit d'ouvrir le paquet, défaisant la corde retenant la toile d'une griffe. C'était somme toute assez léger, petit, et à la forme imprécise sous les doigts...
Lorsque le collier apparut sous ses yeux, là, réellement, ce fut à cet instant qu'elle ne sut plus quoi penser.

Elle dût rester assise sur sa chaise à s'observer et regarder le collier plusieurs longues minutes, cherchant à se décider...

Et, lorsqu'enfin elle sortit de sa chambre, plus fraiche, propre et habillée, un collier de perles de lave rouges ambrées et dorées trônait à son cou, la goutte de diamant lovée à la naissance de sa poitrine.

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